Plusieurs grands noms de l’industrie automobile allemande redoutent de perdre leur position dominante face aux exigences de l’Union Européenne
C’est un avenir incertain, difficile à appréhender pour les marques. Le marché des voitures électriques, en pleine tourmente, continue de se contracter en Allemagne, comme en témoigne le mois de juillet, où les ventes de ces voitures ont atteint un niveau préoccupant.
La situation s’est considérablement dégradée en l’espace d’un an. Alors que les ventes de voitures électriques représentaient 18,5% du marché allemand au premier semestre 2023, elles s’établissent à seulement 13% sur la même période en 2024.
Ce revirement brutal est un coup dur pour les constructeurs allemands, qui ont misé massivement sur l’électrique, délaissant ainsi leur expertise historique en matière de moteurs thermiques.
La fin des aides et des clients qui retournent vers le thermique
En 2023, l’Allemagne était encore le plus grand fabricant de voitures électriques en Europe, avec près d’un million d’unités produites sur un total de 1,27 million de véhicules électrifiés. Mais que se passe-t-il ?
La décision du gouvernement allemand de cesser les subventions à l’achat de voitures électriques, dans un contexte de rigueur budgétaire, a provoqué une inversion du marché. Cette situation illustre la dépendance actuelle de la voiture électrique aux aides publiques, au moment même où l’enthousiasme des consommateurs faiblit.
Ce phénomène devrait alerter les autres nations productrices, tentées de réduire ou de supprimer les aides. La France, par exemple, réduit progressivement ces subventions, mais n’a pas encore franchi le cap de leur suppression totale.
Sous la pression des normes européennes favorisant l’électrique, les constructeurs allemands se voient contraints de réduire leur production, alors que les stocks s’accumulent.
Parallèlement, les ventes en Chine, un marché crucial, se tassent en raison d’une crise économique latente et de l’émergence de fabricants locaux compétitifs. En réponse, certains industriels allemands choisissent de différer leurs investissements dans les usines de batteries en Europe, préférant importer des batteries chinoises, malgré les taxes élevées.
Mais une autre tendance s’est dessinée en 2024. Parmi les propriétaires de Tesla aux États-Unis, une majorité d’entre eux ont abandonné leurs véhicules électriques pour revenir à des modèles thermiques.
D’après l’étude du cabinet McKinsey & Co, 51% des propriétaires de Tesla ont choisi de se tourner vers des voitures fonctionnant avec des moteurs thermiques, tandis que 10% ont opté pour des hybrides et 6% pour des hybrides rechargeables. Affaire à suivre…