David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des Maires de France, avertit contre une hausse des impôts pour répondre aux défis financiers de la France. Il plaide pour une réduction des dépenses publiques et des réformes structurelles plutôt que des augmentations fiscales.
C’est une prise de parole forte, à peine 24 heures après son entretien avec le nouveau Premier ministre Michel Barnier à Matignon. Dans une tribune publiée dans L’Opinion ce mercredi 18 septembre, David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l’Association des Maires de France, dénonce la gestion des finances publiques en France et alerte sur les risques d’une éventuelle hausse des impôts pour les citoyens.
Pour le patron de Nouvelle Énergie, cette solution serait une réponse inappropriée face à la situation économique actuelle, marquée par une dette publique croissante et une dépense publique mal maîtrisée.
Il dresse alors le bilan des sept dernières années en évoquant “le déficit budgétaire sans précédent hors temps de crise à 5,5% du PIB en 2023 et promis à pire encore cette année et l’an prochain ; une dette en train de franchir allègrement les 1000 milliards d’euros supplémentaires par rapport à 2017 ; une envolée de la charge des intérêts à 54 milliards qui atteindra au moins 72 milliards en 2027 devenant le premier budget (improductif) de la nation”.
“Il faut d’abord dire la vérité aux Français”, estime David Lisnard
David Lisnard souligne que la France s’enlise dans une spirale de dépenses excessives, aggravée par une absence de réformes structurelles profondes. Il critique le manque de responsabilité budgétaire et accuse les gouvernements successifs d’avoir, par désinvolture, laissé filer les déficits au lieu de rationaliser les dépenses.
“Mais ce n’est pas en promettant du « sang et des larmes » que l’on parviendra à redresser les finances publiques, surtout dans un contexte parlementaire d’une difficulté inédite faute de majorité, même relative”, explique le maire de Cannes. “C’est d’abord en disant la vérité aux Français : engagement ferme du nouveau Premier ministre dès sa prise de fonction”.
Pour David Lisnard, augmenter les impôts ne ferait qu’étouffer encore davantage une économie déjà affaiblie. Il plaide plutôt pour une réduction drastique de la dépense publique, notamment par une réorganisation des services publics, tout en préservant les services essentiels.
Selon lui, seule une gestion rigoureuse et responsable des finances publiques permettra de redresser durablement le pays, sans recourir à la facilité de la hausse d’impôts, qu’il considère comme “la pire des réponses” dans “le pays qui possède le double record des prélèvements obligatoires et de la dépense publique”.
Le Premier magistrat insiste sur l’importance de restaurer la discipline budgétaire et d’engager des réformes courageuses pour éviter de pénaliser les ménages et les entreprises, déjà sous pression fiscale élevée.