David Lisnard souhaite donner une nouvelle énergie à la France par la décentralisation. En parallèle, l’élu n’a pas exclu l’idée de jouer un rôle à Matignon, tout en demandant à la droite de ne pas “regarder le train de la France dérailler”.
Comme à l’accoutumée, c’est dans un cadre bucolique que David Lisnard a fait sa rentrée politique ce vendredi soir. À Cannes La Bocca sur la Butte Saint-Cassien, face à plus de 2.000 soutiens et élus, le maire et président de Nouvelle Énergie a prononcé un discours complet, mêlant à sa manière et sans aucune note, bilan et enjeux locaux, mais aussi contexte politique national.
Entouré de ses fidèles, l’édile s’est d’abord félicité de la gestion de sa ville qu’il juge “tonique”, rappelant en même temps que la dette municipale “a baissé de 71,5 millions d’euros”.
Une première partie consacrée à sa commune, qu’il chérit tant, en énumérant les nombreuses actions mises en place, notamment sur le plan environnemental comme les aménagements contre les risques d’inondation en “formatant les cours d’eau (actuellement celui de la Frayère, ndlr), en créant des bassins de rétention et des filets anti-déchets”.
L’occasion aussi de rappeler les travaux achevés comme ceux des Allées de la Liberté, en admettant quelques difficultés de circulation rencontrées — depuis corrigées — du côté de la promenade de la Pantiero. Il a tenu à rassurer quant à l’arrivée des arbres sur ce secteur : “les derniers seront plantés en novembre”. Et de faire le point sur les chantiers en cours : “les travaux du marché Forville, de la Croisette, les aménagements du quai Laubeuf, de la place Roubaud ou encore le déploiement de bus totalement décarbonés et le réseau cyclable”.
Aussi, le maire a tenu à rappeler que Cannes pratique la “totale sobriété fiscale”, dont les taux d’impôt communaux “n’ont pas augmenté depuis 11 ans”. Il a mis aussi l’accent sur l’éducation : “nous sommes fiers d’avoir recrutés deux enseignants pour donner des cours de grec et de latin. C’est l’avenir de nos enfants que nous devons construire localement et nationalement”.
“Nous sommes dans un blocage politique et institutionnel”
David Lisnard rappelle l’importance de s’inspirer de ce qui fonctionne à l’échelle locale. “Il est fondamental de libérer la capacité d’action de la société civile, des entreprises, des associations, des mairies et des collectivités territoriales” martèle-t-il. Lui, souhaite “débloquer et oxygéner le pays en libérant la capacité d’action locale”.
Il dénonce également “les absurdités bureaucratiques et technocratiques” qui selon lui, “sont les fléaux de la France.” Il explique que “le pays meurt de la centralisation”.
Moins de deux jours plus tôt, David Lisnard a été reçu par le chef de l’État à l’Élysée. Une réunion dans le cadre des consultations pour nommer un Premier ministre. Le maire de Cannes assume pouvoir compter sur le plan national, seulement si les conditions “d’une réelle capacité d’action sont réunies”.
Sur la gestion du pays, il a insisté sur l’importance de réformes pour faire face aux enjeux écologiques, économiques, démographiques et géopolitiques de la France. Il a également préconisé une réduction significative de l’immigration légale, suggérant de la diminuer de manière drastique, fustigeant les mesures “trop laxistes” du gouvernement actuel.
“Attention au syndrome de la droite Don Quichotte… Aujourd’hui Emmanuel Macron ne peut plus gouverner. Il s’agit de donner un gouvernement à la France. On ne peut pas regarder le train de la France dérailler. Le débat politique ne peut pas rester dans cette logique sordide. Il faut sortir des hypocrisies”.
Pour conclure, David Lisnard exhorte à la droite d’imposer ses idées et d’oser : “prenons les choses. Soyons leader. Prenons des initiatives. Le temps est à l’audace. Il faut renverser la donne, renverser la table. C’est aujourd’hui que tout commence pour que la France rime de nouveau avec espérance”.
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